Il s’appelle Seb Rendly. Son nom ne vous dit peut-être rien mais pourtant, tout amateur d’humour digne de ce nom connait cet illustre personnage passé à la postérité pour son apparition remarquée à la TV française sur le plateau de Laurent Ruquier mais aussi grâce à son rôle star dans la très sérieuse et très sourcée émission d’investigation de nos confrères de Strip Tease.

Mais ce que peu savent cependant, c’est que le révolutionnaire de la Blague avec un grand B n’a jamais réellement arrêté ses activités. Malgré une humiliation cuisante sur le plateau de ONDAR (que nous avions d’ailleurs décrypté il y’a quelques années), celui qui était devenu l’antagoniste principal de Laurent Ruquier (probablement touché dans son ego face à la prestation de Seb et de feu son acolyte Sully et craignant pour son propre titre de maitre incontesté de l’humour français) a su renaitre de ses cendres et rassembler toutes ses forces pour persister, en dépit de tous les avis contraires, dans le domaine qu’il pensa toujours être sa destinée : le talent comique.

Fort de sa verve acérée, de son charisme, de son assurance naturelle et surtout de sa capacité de séduire, Seb Rendly a su au fil des années constituer un véritable collectif d’humoristes faisant office d’OVNI sur la scène française : La Troupe en Folie.

Depuis sa création en 2013, La Troupe en Folie est un véritable incubateur à talents en effervescence constante. Le collectif est composé de pas moins de 80 acteurs en quête de gloire et se faisant appeler « Les enfants de Seb Rendly ».

Mais si la joyeuse troupe fait soudainement parler d’elle de nos jours après tant d’années passée dans l’obscurité ce n’est pas pour son style si particulier, qualifié d’humour… pour le moins « expérimental » qui a su repousser les confins de la satire jusqu’à réinventer ses codes (La Troupe en Folie est le collectif qui a inventé le concept de la « blague sans chute »). Loin de là, la bande est aujourd’hui empêtrée dans un scandale scabreux : Les membres de la Troupe en Folie sont accusés par de nombreux internautes de n’être que les acteurs d’une secte particulièrement dangereuse. Seb Rendly, lui, serait même soupçonné de rallier des dizaines de jeunes adolescents en manque de repères dans ses rangs avant d’abuser d’eux sous couvert « d’humour ».

Des accusations qui, si elles sont vraies sont très graves. ClodoNews, animé de sa légendaire soif de justice, mène l’enquête :

seb rendly la troupe en folie

Seb et Sully : duo de choc dans les années ONDAR et Strip Tease

C’est à deux que l’aventure commence. La Troupe en Folie n’aurait jamais vu le jour sans la rencontre de deux des plus grand génies de la plaisanterie : Seb Rendly et Sully.

Même esprit pour la légèreté, même dynamisme… Le courant passe directement entre les deux garçons et, ensemble, ils se jurent de gravir les échelons pour vivre un jour de leur passion commune : l’humour.

Le duo se complète parfaitement. Seb est un écorché vif et se décrit lui-même comme le « petit foufou du binôme » : voix fluette, gestuelle débridée et sensibilité artistique (et émotionnelle) exacerbée : il est celui qui apporte son coté loufoque à l’entreprise et est même capable d’aller jusqu’à pleurer de vraies larmes devant son public et ses propres producteurs pour aller au bout de son art. A cette époque il aime les garçons mais il ne le sait pas encore…

Sully, lui, est le beau gosse de l’équipe. Il est franc, assertif mais surtout : il est un véritable grand frère pour Seb qui voit en lui une figure de substitution à son propre père qui a abandonné le foyer lors de son enfance. Sully est d’ailleurs décrit par son acolyte qui lui voue une adoration sans limite comme « un gros baiseur qui a une copine parfaite et une famille aimante, une vrai personnalité, dominant, qui ne se laisse pas faire… ». Bien qu’il ne soit pas le meilleur comédien (son jeu ayant été jugé comme trop arrogant et nonchalant par l’éminent Jean Benguigui, figure ô combien importante du stand up français), Sully est tout de même le phare de la petite équipe, celui sur qui on peut compter lorsqu’il faut poser les couilles sur la table.

seb et sully ondar

Mais les débuts du duo sont difficiles. Les deux zigotos vivent encore chez leurs parents et peinent à remplir les salles. De plus, Seb vient tout juste de sortir d’une rupture difficile avec son ex malgré deux mois de vie commune, pire : cette dernière s’est rasé les cheveux et est retournée avec son ex petit ami abusif et violent au grand damne de Seb qui repasse inlassablement dans son salon les montages vidéos qu’il avait réalisé avec elle pour se rappeler le bon vieux temps, le tout sous le regard désespéré de sa mère.

C’est donc dans un contexte défavorable que les deux amis se présentent à la télévision sur le plateau de On Ne Demande qu’a En Rire. La sentence est terrible et l’éviction des jeunes malheureux est sans appel. L’humiliation prodiguée par les notes du jury et les réactions du public est telle que la plupart des traces vidéos de ce passage ont été purement et simplement effacée de la surface du web. Aujourd’hui seuls de rares extraits persistent :

Mais la descente aux enfers ne s’arrête pas là. Répudiés par les médias suite à leur prestation scandaleuse, le duo pense tenir une chance de se racheter grâce à l’invitation de l’émission Strip Tease, censée exposer le quotidien des deux humoristes et redorer leur image. Là encore, nos jeunes amis s’enfoncent et réussissent l’exploit de ressortir du reportage encore plus salis qu’auparavant et le public rit plus d’eux qu’avec eux. Si le magnifique Sully apparait comme le point fort de l’équipée, Seb lui dégage l’image d’un loser incel, manipulateur pervers prêt à tout pour reconquérir son ex mais laisse aussi entrevoir des tendances homosexuelles (d’aucun disent même qu’il aurait couché avec le producteur Claude Fournier présent dans le reportage pour obtenir un show avec Vincent McDoum… Sombre histoire). Depuis ce jour, Seb s’est juré de vouer une haine éternelle à l’encontre de Strip Tease, qu’il parodiera par la suite avec brio comme pour prendre sa revanche, et à l’encontre de la télévision de façon plus générale (ce qui explique sûrement son absence totale de médiatisation, ça ne peut-être que la seule raison).

Seb Rendly : De l’ombre en solo à la lumière avec La Troupe en Folie

C’est donc sur une note négative que l’épopée des deux amis prend fin. En effet, Sully meurt peu après l’émission emporté par la chtouille. Son dernier leg avant sa disparition sera le sketch « Tous à Poil« , parodie corrosive et dénonciatrice de l’émission Strip Tease dans laquelle Sully est au sommet de son art :

Le sketch fit polémique à sa sortie. Seb et Sully, toujours bordelines, se moquent ouvertement de leur comédienne censée représenter la « fausse petite amie » de Seb qui est évidemment bien trop moche pour lui pour que ce ne soit crédible.

Orphelin de son maître de toujours, Seb doit donc se relever de cet épisode traumatisant et enfin prendre ses responsabilités pour devenir indépendant. Il est cependant blacklisté de la scène comique par le puissant producteur Claude Fournier, amoureux éconduit qui s’empressera de colporter la rumeur selon laquelle Seb Rendly est « une merde finie » à tous ses amis du showbiz.

Claude Fournier, producteur très impliqué dans l’humour gay est l’ancien protecteur de Seb Rendly et de Pierre Palmade… comme quoi il fait du bon taf.

Après la mort de Sully donc, Seb sait qu’il a besoin d’alliés et, initié aux techniques les plus fourbes enseignées par M. Fournier, il s’empressera de faire une razzia sur la sortie des lycées dans le but de recruter de jeunes adolescents fragiles psychologiquement et souvent issus de la filière littéraire pour les convaincre de le rejoindre en faisant carrière dans l’humour.

Aussi fou et incompatible que cela puisse paraitre, le plan de Seb Rendly fonctionne et ce n’est pas un ni deux mais bien près de 80 adolescents qui franchissent le pas de l’aventure et se soumettent au comique trentenaire à la calvitie naissante. Les « enfants de Seb Rendly » quittent donc famille et études pour partir vivre dans le camp de l’humour, « Rendly Land« , crée par leur mentor pour suivre une formation accélérée et devenir comique professionnel (diplôme non reconnu par l’état).

De cette union improbable naitront une myriade de sketchs, chansons et parodies décalées qui  transpirent l’amour et le respect pour l’art de la blague parfaite. Les vidéos font mouche à chaque coup grâce à des qualités de réalisation et de montage hors du commun. La Troupe en Folie n’est pas une bande d’amateurs, leur appareils de pointe et leurs connaissances techniques font d’eux de véritables professionnels qui n’ont rien à envier au monde la TV. 

La force de la bande réside dans son aptitude à innover, à faire naitre des concepts jamais vu auparavant, comme des tutos, des podcasts, des parodies, des blagues sur les petites choses du quotidien… Mais qui ? Qui grands dieux avant Seb Rendly aurait eu le courage de risquer sa carrière avec des choix comiques si audacieux ? Seb Rendly, lui, n’avait plus rien à perdre. Et fort de sa maestria il a réussi son pari pour devenir LA référence en terme d’humour français. La richesse de son collectif résulte de la diversité de ses comédiens venus de tout horizon, il y a énormément de cheveux bleus, d’émo, de métalleux mais aussi de vraies racailles noires. Tout ce beau mélange permet à toutes les influences de s’exprimer dans un gloubi-boulga d’idées que Seb sait parfaitement gérer pour tendre vers la perfection ultime de l’art de la galéjade à tel point que de grands noms du star system sont venus s’incorporer à la bande tel que l’incontournable Donald Reignoux qui est le…, enfin qui a fait… ah oui : il a été le doubleur de la voix de Titeuf dans le dessin animé.

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Seb Rendly : Le « gourou » d’une secte trouble

Mais toute belle histoire comporte sa part d’ombre. L’entreprise de Seb Rendly ressemble à s’y méprendre à une vaste organisation sectaire selon les informations de la police.

Sous menace d’un mandat d’arrêt, le créateur de la bande est insaisissable et ne tourne jamais ses sketchs deux fois au même endroit. Couvert par ses dévots, Seb Rendly fuit toujours la justice et n’est jamais réapparu en public depuis son sketch face à Vincent McDoum, prétendant sur son Skyblog avoir trop honte pour réapparaitre aux yeux de tous.

Les faits qu’ils lui sont reprochés ? Détournements, manipulations, séquestrations et tortures psychologiques sur mineurs. Il ne fait nul doute que Seb Rendly souffre d’un certain penchant pour les éphèbes et que toute la frustration sexuelle accumulée lors des ses années de misère sexuelle et d’ostracisme du showbiz exercent une forme de volonté de contrôle sur les « enfants de Seb Rendly ». Ayant toujours vécu dans l’ombre du regretté Sully, Seb veut aujourd’hui être le seul alpha, le dominant.

Si l’inscription à la Troupe en Folie est gratuite, la totalité des revenus issus des spectacles partent en revanche dans les poches de son chef. Les membres sont également soumis à un système pyramidal de Ponzi et doivent « parrainer » le plus de personnes de moins de 18 ans possible pour les faire entrer dans le groupe et ainsi gravir les échelons hiérarchiques pour devenir bras droits du grand Seb (ils se font appeler les Ainés de Seb Rendly).

Pire encore, les méfaits de Seb Rendly ne s’arrêtent pas là. Ivre de puissance, ce dernier aurait fomenté tout un plan pour recruter un commando de ses adolescents les plus musclés (appelés la garde prétorienne de Seb Rendly) pour commettre meurtres et enlèvements. Les cibles prioritaires ? Le nouveau compagnon de l’ex au crane rasée mais aussi la créatrice du programme Strip Tease et Catherine Barma, qu’il juge responsables de sa propre déchéance médiatique. L’entreprise maléfique fut fort heureusement avortée lorsque les membres du commando se révélèrent incapables de soulever leurs armes par manque de capacités athlétiques.

Aujourd’hui cependant Seb Rendly court toujours, pour le meilleur comme pour le pire. Tant qu’il sera libre, il sera l’ultime joyau de l’humour français. Nous estimons donc que la justice des mortels ne devrait pas s’appliquer sur lui, et que nul ne peut s’autoriser le droit de venir entraver la créativité du génie de la blague, pas même ce PD de Ruquier. N’hésitez pas à visionner toutes les perles de Seb Rendly au cas où ces dernières seraient amenées à disparaitre (comme son sketch sur ONDAR bizarrement).

Article rédigé par : Claude