Des petits génies qui rêvent de faire fortune en programmant un jeu mobile de qualité et totalement gratuit sur Android et Iphone, il y en a partout. Même parmi nos fidèles lecteurs. Et oui, il ne faut pas se fier aux apparences : le Q.I moyen d’un lecteur de ClodoNews avoisinerait les 143.

Rien d’étonnant donc à ce que certaines âmes entrepreneurs parmi vous se lancent dans l’aventure et créent de leur propre chef un véritable bijou vidéoludique accessible gratuitement sur la plateforme préférée de tout vrai gamer qui se respecte : le téléphone portable.

Mais si l’objectif de se faire un max de thunes en fournissant le moins d’efforts possible grâce à la magie de la conception de jeux mobile (meilleur retour sur investissement du marché) est tout à fait louable, la tâche peut néanmoins se révéler ardue. Avant de concevoir votre propre jeu presque gratuitement il vous faudra respecter certains impératifs et conseils que ClodoNews, le journal du gamer, vous délivre gracieusement aujourd’hui pour assurer votre avenir financier :

1. Engagez un développeur de jeu mobile

On ne va pas se le cacher : tout faire tout seul est un peu chiant. Il vous faudra donc monter une équipe. Afin de limiter les frais, mieux vaut réduire les membres de votre aventure au nombre de 2 : Vous et un game developer.

Vous devrez endosser le rôle du marketeux, du boss (level 100). Il est très important que vous laissiez votre acolyte s’occuper de l’aspect technique et de tous les trucs pénibles avec l’informatique là tandis que vous vous occuperez des vraies choses sérieuses comme les réunions et les e-mails.

Dans tout entreprise c’est le boss qui amasse le fric à la fin. Ne vous trompez donc pas bêtement de rôle et laissez sa besogne au développeur qui, si vous avez su un négocier un bon contrat, pourra être exploité de façon optimale pour créer le jeu que vous lui avez commandé à moindres frais. Après tout, c’est vous qui avez eu l’idée du jeu à la base. Il est donc normal que vous perceviez les fruits de ce dur labeur. L’ordre naturel des choses doit être respecté.

Le game developer de type victime asiatique est le plus avantageux : Plus productif que le français, il sait également s’adapter au management autoritaire sans faire une révolution toutes les 15 minutes.

2. L’idée de votre jeu mobile

Bon, maintenant qu’on a réglé tous les soucis d’organisation de l’entreprise c’est bon, tout est paré pour récolter la masse d’oseille et nous pouvons retourner vaquer à de meilleures occupations.

Ah non merde c’est vrai, on a pas encore pensé à une idée pour notre jeu. Fais chier, il est si facile d’oublier ce détail qui pourrait paraitre anecdotique mais qui est pourtant malheureusement nécessaire à la création de votre jeu.

Mais comment faire lorsque les stores fourmillent déjà de milliers de jeux originaux ? Pas la peine de vous creuser les méninges : tout a déjà été fait et il est impossible de démarquer la concurrence. Ne dépensez donc plus d’efforts inutiles et passez donc tout de suite à la technique qui marche depuis la nuit des temps : le plagiat.

Voilà notre astuce de filou : Inspirez-vous d’un jeu déjà existant et repompez-le allègrement en utilisant l’ancestrale technique du suçage jusqu’à la moelle comme le ferait un spécimen de Squeezie prédateur face à un thread Reddit. Recopiez donc à l’identique l’un des jeu les plus populaires du store mais n’oubliez tout de même pas d’y apporter quelques améliorations ça et là comme un relooking ou des menus plus esthétiques et plus cools, pourquoi pas rajouter une petite musique aussi si vous avez le temps. Et oui, nous ne sommes tout de même pas des voleurs, recopier c’est bien mais recopier de façon éthique c’est mieux.

De toutes façons il n’y a pas de honte à avoir. De nombreux jeux mobile ont repris une idée existante eux aussi et ont réussi tel que Candy Crush qui a su tuer son modèle Bejeweled en s’appropriant culturellement son concept mais en remplaçant les formes géométriques par des bonbons. Les bonbons, là c’est sexy, là c’est vendeur. Une réussite méritée pour le développeur King qui a eu les couilles de s’adonner au plagiat là ou d’autres plus frileux n’auraient rien fait. Nous saluons leur audace et leur esprit d’entreprenariat. Ils se sont fait tous seuls eux.

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3. La conception des personnages

Si en plus de tout cela vous êtes un artiste ambitieux vous voudrez alors sûrement vous affranchir des classiques bonbons et bêtes formes géométriques pour plutôt offrir à vos clients de vrais personnages en chair et en os évoluant dans une véritable expérience scénaristique qui coupera le souffle des gamers.

Et toute bonne histoire commence avec un héros charismatique. Il y a deux règles immuables que tout bon personnage de jeu mobile doit respecter :

  • Tout d’abord, il doit entamer l’aventure vétu d’un simple slibard. Ne nous demandez pas pourquoi. C’est la règle.
  • Ensuite, votre héros doit commencer en bas de l’échelle. Au départ, il n’est qu’une merde de niveau 1. C’est sa progression au sein de son aventure qui motivera vos consommateurs à continuer de jouer, lâchant de plus en plus de thune à mesure que leur héros virtuel gravit les échellons.

4. 12 chats différents jouables !

Ce quatrième conseil est réservé aux développeurs avertis, ne vous lancez pas dans ce défi si vous pensez ne pas avoir les épaules pour !

La légende raconte qu’il existe un jeu répondant au nom de Fuze Cats. Ce projet obscur, que peu peuvent se targuer de l’avoir un jour tenu entre leurs mains serait la sainte relique des jeux mobile. Un jeu approchant la perfection, le nec plus ultra de tout ce qui aurait était conçu depuis la nuit des temps.

Dans ce jeu pas de héros sous forme humaine non mais… Des chats. Oui vous avez bien entendu, pas un seul chat non, ni même deux mais bel et bien 12 différents chats tous jouables.

Mais comment cette prouesse technique a-t-elle pu voir le jour ? Quel appareil mobile dernier cri serait capable de faire tourner un jeu où 12 différents chats seraient tous jouables par l’utilisateur ? Une énigme qui est encore à résoudre mais si un jour l’idée vous venait de plagier Fuze Cats, munissez-vous avant tout d’un budget faramineux et surtout de beaucoup de courage.

5. Soignez vos publicités pour cacher votre gameplay

Qu’il parait loin le bon vieux temps où Internet n’existait pas et où il suffisait de faire une jaquette qui transpire la classe pour impressionner les jeunes enfants naïfs qui s’empressaient de se rouler en boule en plein milieu du rayon de leur Micromania préféré pour quémander votre jeu tout pourri à leurs parents pris en otages.

Aujourd’hui malheureusement, si votre jeu est un pur de foutage de gueule d’étron fumant à l’ancienne, rien ne pourra le cacher. Les consommateurs sont désormais éveillés et attentifs et ça nous casse bien les couilles. Pas de quoi s’inquiéter cependant, cette légère déconvenue peut être contournée en allouant un budget solide à vos publicités.

Partenariats rémunérés avec le Joueur du Grenier ou d’autres vendeurs de VPN, publicités intégrées à Youtube ou même intégrées à d’autres jeux mobiles dont les développeurs partagent les mêmes valeurs que vous… L’important est de bouffer le cerveau de vos consommateurs, il vous faudra les inonder de publicités à la con par tous les moyens et sur tous les canaux pour que tout ça rentre dans leurs petites têtes. En forçant suffisamment, il est possible d’obtenir le consentement de n’importe qui. Comme on vous le dit dans toute bonne école de commerce à 10.000€ l’année : il n’y a pas de mauvaise publicité. Il n’y a que de la publicité.

Toute réclame engendre cependant des couts onéreux. Si vous n’avez pas le budget pour cela, il vous faudra alors opter pour l’ultime recours, une solution qui est déconseillée mais parfois inévitable pour que votre jeu soit populaire : créer un bon jeu. Si cette alternative est peu recommandable c’est car elle représente une perte de temps considérable et vous obligera à surveiller que votre game developer fasse bien ses 60 heures de travail par semaine pour aboutir d’un jeu correct dans les temps impartis. Assurer le suivi de ses employés est une charge mentale exténuante, tout bon patron doit en priorité penser à sa propre santé. Sans lui, le bateau coule.

6. Foutez du sexe partout

Toujours dans l’optique de produire la publicité la plus scandaleuse et retentissante possible, n’hésitez pas à foutre du cul à foison dans chacune de vos courtes vidéos.

N’oubliez pas que votre audience ciblée est composée d’enfants de sexe masculin, d’une tranche d’âge oscillant entre 5 et 15 ans et ayant subtilisé la carte bancaire de leurs parents pour devenir les seuls décisionnaire d’achat du foyer. Cette cible est appelée « Génération Z » dans le langage courant et « Génération P pour puceau » dans mon langage et celui de mes confrères professionnels du marketing.

Comment draguer la Génération P en 2023 sur un marché déjà acquis à la concurrence d’Onlyfans ? Tout simplement en jouant avec les mêmes armes que l’adversaire : le sexe à outrance.

Oubliez le B2B et le B2C pour vous focaliser sur le B2Q. Le marché du jeu mobile est indissociable des publicités de cul sulfureuses. Ainsi vous pourrez mettre en avant divers personnages féminins aux formes utopiques dignes de la psyché obsessionnelle des pires développeurs japonais de Virtua Fighter. Gros seins, gros culs et même grosses bites de cheval : toutes les déviances sont permises pour attirer l’œil du consommateur.

6. Monétisez-moi tout ça

Avec tout ça on a failli oublier l’essentiel : le pognon. Maintenant que votre développeur a fini de se branler les couilles et que votre jeu est enfin prêt à être lancé il est important de penser votre modèle de monétisation.

En effet, l’argent ne va pas tomber tout seul et il vous faudra un business plan de fils de pute pour rentabiliser vos efforts :

  • Les achats in-app. Aussi impensable que cela puisse paraitre, il existe pourtant bel et bien des individus sur terre capable de dépenser de l’argent réel à travers l’application de votre jeu mobile ! Achats de vies supplémentaire, pay to win, bonus pour faciliter une partie… Les possibilités sont multiples et profiter de l’addiction et de la stupidité de vos clients est une opportunité que vous devez saisir si vous voulez être un vrai entrepreneur apportant de la valeur ajoutée sur le marché.
  • Les publicités dans l’application. A combiner avec les achats in-app pour encore plus de fric, les publicités vous permettront d’abrutir encore plus votre audience tout en récoltant un petit pécule à chaque visionnage. Il faut néanmoins veiller à ce que les publicités n’interfèrent pas trop avec le jeu, car cela risque de nuire à l’expérience utilisateur déjà déplorable à la base. Les joueurs sont cons mais pas non plus masochistes.
  • Les versions Premium. C’est comme Tinder ! L’instauration d’abonnements vous permettra de séparer vos utilisateurs prolos des utilisateurs riches qui méritent un traitement de luxe. Vous devrez vous focaliser sur les joueurs dignes d’intérêt, ceux qui payent le plus cher donc, pour leurs offrir moults avantages virtuels qui favoriseront leurs victoire face aux joueurs trop pingres pour vous donner le moindre sou. Comme quoi y’a une justice quand même.
  • Le téléchargement payant. Cette stratégie pue quand même un peu la merde et nous vous la déconseillons car les potentiels joueurs sont souvent découragés à l’idée d’acheter un produit avant même d’y avoir joué. Non mais quelle idée, on est où là ? Depuis quand achète-t-on quelque chose sans l’avoir testé ? Ils faisaient comme ça nos parents ? Et si ça nous plait pas après ? N’oubliez pas, dans la société de la génération Q : le client est roi.

Votre interface doit être intelligente : moins de place au jeu, plus de place au season pass.

Le client est roi

Etes-vous désormais prêts à créer votre propre jeu mobile ? Alors à vos brainstorming avec plein de mots débiles en anglais et à vos recrutement d’esclaves… Le marché n’attend que vous. N’oubliez pas que votre réussite repose avant tout sur votre créativité et votre ingéniosité à recopier d’autres jeux et à les vendre mieux que vos concurrents. C’est ça l’essence même du jeu mobile : le respect de ses concurrents, de ses collaborateurs mais aussi et surtout le respect de ses pigeons consommateurs qui méritent la meilleure expérience possible et la plus simple d’utilisation pour vous faciliter leurs paiements. Bonne chance à vous mes chers entrepreneurs qui se lèvent tôt.

Article rédigé par : Freddy les bons tuyaux.