Djokaire & Astier : l’interview bis
36 Juillet, à 26h49. Nuit.
Un SMS apparaît sur le téléphone de notre journaliste. Alexandre Astier, le grand Alexandre Astier, dit avoir des exclus incroyables pour son prochain film. Ni une ni deux, nous répondons afin de caler un RDV.
Deux semaines plus tard, nous arrivons directement à Lyon, devant la maison de M. Astier qui est occupé dehors à virer les punks à chien en bas de chez lui avec une tronçonneuse et un godemiché dont il se sert pour les sodomiser au moindre refus. Nous enjambons le premier cadavre afin d’arriver à sa portée.
– M. Astier ! Content de vous retrouver ? 
– … Djokaire, envoyé spécial de ClodoNews… vous savez… ? 
– Non, je sais pas non. Pa’ce que si j’avais croisé ton pif sur mon agenda, ça m’serait pas sorti d’la tronche. Euh… Machine, Svetlana… euh… Petrushka j’sais plus quoi, va m’chercher mon agenda. Et un whiskey on the rocks tu s’ras gentille.

Une russe blonde avec un derche dessiné au compas arrive alors près du maître des lieux, avec un petit carnet en cuir de vachette, passementé d’or et d’argent.
– Et les pages, c’est moi qui vais les tourner ? 
La blonde parait surprise.
– Ouvre à la page d’aujourd’hui. S’cusez, elle est un peu lente. 
– … Bah c’est surtout qu’elle parle pas la langue je crois. 
– … C’est vrai que question langue, c’est pas la parlote qui fait sa gloire. 
– Alors… euh… 3 Juillets 2025. Ah si, » Visite des p’tites salopes de journalistes « , autant pour moi. Bon bah rentrez bande de pécores, restez pas plantés là comme des navets.

Nous rentrons donc dans la demeure de M. Astier. Nous devons d’abord contourner trois Maserati et refuser de visiter la « porscherie » car le temps nous manque malheureusement.
– On vous appelle comment alors ? M. Astier ? 
– Pardon, s’cusez-moi mais… est-ce que par mégarde, ça peut m’arriver, j’aurais… juste donné la moindre impression, même très succincte, de vouloir vous entendre parler ?
– Voilà c’est ça ! Eh oui, pa’ce que… j’me posais la question. 
Légèrement désarçonné, notre journaliste ne su que garder le silence tandis que M. Astier cramait des billets de 500 pour allumer un énorme cigare Gurkha dont il envoie la fumée sur notre caméraman. Un très large chouffin arrive alors afin de présenter ses deux mains jointes en forme de cendrier.
– Quand j’aurais fini, tu partiras te laver les mains en silence. 
– Bon, vous les blaireaux, vous voulez savoir quoi… ? 
– … Mais c’est vous qui nous avez appelé…, vous avez des infos exclusives sur vos films peut-être ? 
– … Ah oui ! C’est vrai. J’voulais savoir si tu t’étais dépucelé depuis la dernière fois qu’on s’était vu. 
– … Mais… c’est à dire que… j’ai déjà… euh… j’ai eu plusieurs copines. 
– … Après tant qu’il est là, autant lui poser des questions. 
– Magnez-vous, dernière chance. 
– Bon bah j’me lance. M. Astier, prix Nobel de la paix, prix Nobel de physique quantique, prix Nobel du cinéma français, prix Nobel de la mécanique de précision… prix Nobel de l’univers tout entier, vous qui êtes un dialoguiste de génie incomparable et incomparé…, avec des phrases philosophiques des plus profondes telles que » c’est pas faux « , » le gras c’est la vie « , » et ça c’est du nougat » ou encore » moi une fois j’ai pissé par la fenêtre » sans oublier « j’aimerais être considéré en tant que tel « …, on sent une inspiration de Star Wars à la fin du Livre VI de Kaamelott donc est-ce que Lucas vous aurait…

– C’est Lucas qui s’est inspiré de Kaamelott. 
– … Mais c’est sorti avant, donc comment vous expliquez… 
– Mais… euh… bon ok Marty McFly. Mais… donc vous… euh… comment expliquez-vous être si doué avec la comédie française ?

– C’est que je descends directement de Buster Keaton par ma mère et de Takeshi Kitano par mon père, dont le vrai nom est Akira, voilà donc y’a pas d’lézard hein.

– … Sauf que t’es un gigantesque italien donc arrête de mytho deux s’condes, juste pour voir.
– S’cusez Sire, c’est sur le coup du… 
– … J’aime mieux ça. Tiens aboie pour voir, fais le clebs. 
– Hé il le fait pas en plus, mais t’es marteau hein, t’as chopé la cerise. 
– Bon euh… oui… Quand même ! Déjà 3 ans que votre film Kaamelott est sorti et toujours inégalé hein, ça reste le meilleur film français du cinéma mondial… cependant, j’me pose la question… parce que… euh… quand même… 1 million d’entrées et en faisant les fonds de placards, les ch’tis c’était 17.

– Oui bah c’est ce que je dis. 17 millions de guignols ou 17 guignols, je vois pas laquelle des propositions pèse le plus.

– Oh alors ça c’est bougrement bien sorti, vous devriez la foutre dans votre prochain film. 
Nous ordonne Alexandre Astier tandis qu’il allume sa PlayStation 5 pour se faire une partie de Death Stranding 2, sachant très bien que le journaliste est frustré d’être sur PC.
– Ah c’est trop con. Tu veux la manette ? 
– Ah ça aussi c’est con puisque c’est moi qui l’ai. 
– Je… vous pouvez pas juste me la donner ? 
– J’peux pas j’ai l’bras trop court. 
– Mais… envoyez-moi là je réceptionne. 
Sur ces mots, M. Astier lance sa manette collector plaqué diamant entre les deux yeux du journaliste.
– Bah quoi tu voulais pas la manette ? 
– Par contre, lève-toi et va dans le coin de la pièce là… 
– Mais… j’ai une très mauvaise vue et j’y vois mal là déjà, malgré votre écran 8K. 
– Je sais. Lève-toi et va dans le coin quand même. 
Notre journaliste ramasse la manette et s’exécute. Malgré les aides de notre caméraman, le personnage qu’il incarne ne fait que clamser comme un gros caca.
– Putain mais que t’es mauvais rohlololo. 
– J’espère que tu joues mieux avec les joysticks d’une femme que ceux d’une manette, pa’ce que là sans déconner c’est zéro.

– Désolé…, ma vue baisse comme mon compte en banque. 
– Excuse-moi, est-ce que c’est une blague de paysan que je ne peux pas comprendre parce que trop riche ?

– BON. Bah je crois que j’ai tout ce qu’il me faut. 
– Non mais là tu joues comme un pied. 
– Sans déconner, Jamel Debouze s’en sortirait mieux. 
Pendant ce temps, M. Astier venait de se faire servir un plat de caviar.
– Euh… Svetlana, Machine, euh… Bidule, amène deux gamelles de paté pour ce con et son caméraman. Ça me gène de grailler d’vant eux s’ils mangent rien.

La belle et douce blonde de l’Est vient aussi déposer deux gamelles aux pieds de nos deux compères.
– M. Astier, on est pas des clébards non plus. 
– Oh bordel un chien qui cause. 
– On est des êtres humains et… 
– Question d’point d’vue. Moi j’dirais qu’vous méritez surtout des coups d’pieds au derche.

– Ah oui ! Eh ben… je vais faire une trilogie au cinéma, bientôt le deuxième épisode. 
– J’sais pas moi, vous êtes tellement retardé que… bon… 
– Euh… Svetlana ? Machine ? Arrive. Oui, euh… bordel c’est quoi ce vernis là ? Rouge nuance pute défavorisée ? Hors de question que tu m’branles ce soir avec ces mains, change-moi ça. Euh… du coup… Esclave ?

– Tu fais péter du raisin t’es gentil. 
Mais alors que notre journaliste et son caméraman passent la porte d’entrée, M. Astier débaroule derrière et les empoigne par l’épaule.
– Au fait, ça vous dirait pas une petite pipe ? 
– Bah pas de moi, bande de gros pédés mais de Svetlana. Ou Machine j’sais plus. 
– … Euh M. Astier, c’est que… je pense plus trop aux femmes en ce moment. 
– Non, non, juste… voilà… je fais une pause. 
– Non une pause tout court ! Je… voilà, j’en ai ma claque des femmes. 
– Oui ça s’appelle devenir gay. 
– … Et puis votre Tatyana là elle est sûrement pas consentante. 
– … Oh tu pourrais être Paul Mirabel qu’elle t’avalerait goûlument le zboob et… 
– M. Astier… j’ai beau troller de partout comme un teubé… je les aime bien les femmes au fond.

– … Hm oui donc t’es gay, on part là-dessus, bon bah tant pis à la prochaine les clodos.
– Moi j’aurais bien voulu me faire… 
– Ta gueule toi. Tu sais que tenir une caméra, tu m’aurais filmé au pire. 
Nous repartons donc bredouille jusqu’à la gare de Villeurbanne (en esquivant les punks à chien lvl 2 et les racailloux lvl 7 qui nous poursuivent) mais avec le sentiment que M. Astier nous fournira une œuvre d’une qualité au moins équivalente à son ego. Nous ne pouvons d’ailleurs que le vénérer d’autant plus que nous l’avons retrouvé à Paris en train de tabasser Frank Leboeuf parce que ce dernier l’aurait doublé sur le trottoir (une envie de pisser trop pressante). L’ancien champion du monde était à terre lorsque M. Astier criait » MY NAME IS ALEXANDRE » en lui éclatant le nez avec ses nikes air max des plus royales. Merci à lui.
Article rédigé par : Djokaire 








